On dirait le sud 🇹🇫

Un hivernage dans les quarantièmes rugissants

L'emploi du temps reçu avec l'ensemble du programme de formation

En attendant les formations

La sensation au début du mois d’août est étrange : il y a quatre semaines, j’apprenais mon départ pour Kerguelen, et il a fallu se précipiter pour faire en vitesse les affaires et rassembler le dossier administratif avant la fin du mois de juillet. Maintenant, tout est fait. Les affaires sont parties, le dossier est validé. Mais en attendant, je continue d’aller à mon stage de fin d’études tous les jours, je continue de voir mes amis et je suis toujours sur Toulouse. Finalement, même si ma vie a changé sur le papier, rien ne le montre dans mon quotidien, sinon quelques questions de mes collègues curieux et mon appartement un peu vide. C’est vraiment très étrange comme sensation, et au fond, je crois bien que je n’ai toujours pas réalisé mon départ. Les formations ne commencent qu’en septembre, j’ai donc encore un bon mois à attendre, le plus patiemment possible, même si ce n’est pas évident.

Dans l’intervalle, j’ai pris contact avec plusieurs VSC qui seront avec moi lors des formations et durant l’hivernage ! Ça remet un peu de concret dans mon départ, nous avons pu nous organiser ensemble pour le logement sur Strasbourg (à notre charge) et les différents trajets pour aller à l’EOST, puis à l’Institut polaire, puis encore à l’EOST. C’est aussi l’occasion d’échanger nos informations pour prévoir notre emploi du temps avant notre départ : une fois la formation commencée, les temps libres seront peu nombreux, il faut donc en profiter pour voir nos proches !

Programme des formations

L’EOST, c’est l’École et Observatoire des Sciences de la Terre, située à Strasbourg, et c’est là-bas que les VSC Info et Elec sont formés sur les programmes scientifiques que nous soutiendrons. Il me semble que c’est un bon moment pour vous parler du programme de formation, et de ce que je vais faire là-bas concrètement. Commençons par un bref emploi du temps de celles-ci :

Mes formations commencent le 11 septembre 2023 à Strasbourg, puis s’enchaînent jusqu’à mon départ pour la Réunion le 24 octobre :

  • Semaine 37 : Formation à l’EOST
  • Semaine 38 : Formation informatique à l’IPEV
  • Semaine 39 : Séminaire à l’IPEV
  • Semaine 40 : Habilitations et formations à l’IPEV
  • Semaine 41 : Formation à l’EOST
  • Semaine 42 : Formation à l’EOST
  • Semaine 43 : Formation anti-chute à la Réunion

Comme vous le voyez, le programme sera chargé ! C’est à l’EOST que nous serons formé au support scientifique que nous ferons sur place. En effet, les différents VSC techniques (Info & Elec) apportent aussi leur support à différents programmes scientifiques. Dans mon cas, il s’agit des programmes 133 (“SISMOLOGIE/OBS”) et 139 (“GEOMAGNETISM/OBS”) de l’IPEV. Ces deux programmes sont en charge d’assurer un suivi de l’environnement respectivement sismique et magnétique sur les différentes bases des TAAF. Ces bases étant isolées et idéalement situées, les données récoltées sont précieuses pour les scientifiques du monde entier ! Mon rôle sera le maintien en conditions opérationnelles des capteurs, la validation des données et le suivi de leur traitement. Enfin, pour le concret, j’en saurai plus en septembre !

Motivations et mondes perdus

Le long processus de recrutement et les gens que j’ai déjà pu rencontrer durant celui-ci ont fortement développé mon intérêt déjà important pour les Kerguelen. Même si j’ai déjà pu en parler dans un article de blog dédié, je vais y revenir un peu ici.

Malgré mes nombreuses lectures et mon intérêt certain pour ces territoires, je peux faire un constat durant tous ces mois que nombre de mes co-hivernants ont pu partager : il est très compliqué d’expliquer la fascination que l’on peut avoir pour ces terres à quelqu’un qui ne partage pas celle-ci. Une question qui reviendra souvent sera d’ailleurs “Mais qu’est-ce que tu vas faire là-bas ?” (au sens général). Je pense que les réponses à cette question sont assez personnelles et varient beaucoup selon chacun. Dans mon cas, je peux le résumer en deux points :

  • L’immensité de ces territoires et la difficulté de la vie semblent offrir un véritable défi d’humilité à ceux qui y étudient ces îles.
  • Les Kerguelen, tout comme les autres districts, sont un exemple typique de mondes perdus en écologie, ce qui rend les missions de préservation de la biodiversité à la fois critiques et passionnantes.

Ce second point est appuyé par la réserve naturelle des TAAF qui impose de nombreuses mesures de conservation et de protection de l’environnement. Même si ces territoires ont déjà fortement été affectés par la présence humaine (surtout via l’introduction d’espèces invasives telle que les chats et les lapins), ils n’en restent pas moins cruciaux pour les nombreuses espèces qui y vivent. Pouvoir s’investir dans un tel projet est particulièrement motivant, d’autant plus que les opportunités de ce type sont rares dans mon domaine.

Assez parlé, place aux formations !