Mont Ross depuis le Marion Dufresne. Cousin jf, CC BY-SA 4.0.
Quelle idée !
Par où commencer ? Surtout que je commence ce blog alors que la première étape de l’aventure est déjà derrière moi puisque je viens d’apprendre mon admission, mais je vais tout de même essayer de reprendre depuis le début de cette folle histoire.
Une longue histoire
Étonnamment, je me rappelle très bien du moment où j’ai découvert l’existence des îles Kerguelen. En 2015, j’ai 15 ans, et à l’occasion d’un ennui certain lors d’un voyage en train, je lance Google Earth et je me balade. Un petit point au sud de l’immense océan Indien attire mon attention. Ce sont des îles, immenses ! Françaises ?! Comment je ne pouvais pas connaître leur existence ? La superficie est impressionnante, la Corse rivalise à peine face à leur étendue ! Je viens de découvrir l’archipel des Kerguelen. Je lance Wikipédia et je lis.
Je découvre alors Crozet (les îles, pas les pâtes) et Amsterdam (l’île, pas la ville), d’autres îles françaises dans la même zone et tout autant perdues. Comment ne pas être fasciné par ces terres lointaines ? Ces archipels si peu connus, si sauvages et si beaux ! Le train arrive, je pars en colonie de vacances aux Glénans, une école de voile en Bretagne. Au détour d’une conversation, je me rends compte que plusieurs de mes coéquipiers de bord partagent ma fascination pour ces îles lointaines, conséquence : je passe l’ensemble de mes quarts à parler sur le sujet. Lorsque que je rentre chez moi quelques semaines plus tard, où je trouve dans un colis. Ce colis a un contenu inattendu : un drapeau des TAAF ! Un cadeau de mes coéquipiers, qui restera longtemps dans ma chambre d’adolescent.
Malheureusement, j’ai perdu tous les contacts de mes coéquipiers de l’époque, je ne me souviens même plus de leurs noms, mais cet épisode est un très bon souvenir qui m’a introduit pour la première fois à ces îles lointaines.
Du rêve à la réalité
Je n’ai cependant pas vraiment songé à aller là-bas, le site en ligne des TAAF parle surtout d’emplois scientifiques et des fonctions support spécifiques (cuisinier, menuisier, etc.), bref, rien pour un ingénieur informatique et réseau, métier vers lequel je m’oriente après mon bac. Pour autant, je continue à lire régulièrement ce que je croise sur le sujet. C’est alors qu’il y a deux ans de cela, je tombe sur le site de l’Institut polaire français Paul Émile Victor (oui, je me demande aussi comment j’ai pu passer à côté pendant autant de temps). L’institut travaille avec les TAAF et est en charge d’assurer le bon fonctionnement des différentes bases françaises subantarctiques (Kerguelen, Crozet, Amsterdam) et antarctique (Dumont d’Urville). Et surprise, il leur faut des informaticiens avec un socle scientifique ! Un par base pour être précis, et ça, ça colle vachement mieux à mon profil ! Je suis encore au milieu de ma formation, donc je n’envisage pas vraiment la chose, mais je garde précieusement l’information dans un coin de ma tête. C’est un peu près à la même époque que je découvre le florilège de blog d’hivernant qu’il existe sur internet. Je n’avais jamais pensé à aller voir de ce côté, et pourtant ces blogs sont des mines d’or d’informations sur la vie sur les archipels !
En octobre 2022, j’entame ma dernière année d’études, et je vois alors passer un article sur l’un des blogs : les campagnes de recrutement de l’Institut polaire français Paul Émile Victor (IPEV pour les intimes) commencent en décembre pour l’année suivante. Je prépare un CV et une belle lettre de motivation. Les offres sortent à la date indiquée et restent ouvertes jusqu’à fin janvier, comme prévu il y a bien quatre offres de VSC Informaticien (1). Il faut être disponible début septembre, mon stage de fin d’études se termine fin août : ça passe. J’y postule sans beaucoup d’attentes, je sais les candidatures nombreuses : rien que dans ma classe, nous sommes trois à avoir candidaté.
(1) Je candidate pour un Volontariat de Service Civique (VSC), une forme de contrat d’engagement civil sous lequel l’IPEV et les TAAF recrutent une bonne partie de leurs moyens humains.
J’attends un peu, mais sans y croire. Le temps passe, et la suite n’arrivera que deux mois plus tard ! Ici commence l’épopée du recrutement qui fut particulièrement longue pour moi. Je vous raconte ça dans un prochain post 😉