Les Kerguelen se rapprochent !
La Réunion, en présentiel
Dernières formations en métropole
L’air de rien, les formations furent une vraie aventure dans l’aventure. Imaginez, vous êtes projeté avec sept inconnus avec lesquels vous allez vivre deux mois ensemble absolument en permanence : vous travaillez ensemble, vous mangez ensemble et vous dormez dans la même chambre. C’est une vraie expérience humaine qui annonce la partie la plus importante d’un hivernage, les relations sociales. Ce fut une super expérimentation avec un très beau groupe, nous avons vite créé une belle cohésion et je garde déjà de très bons souvenirs des moments passés avec cette équipe. Demain, nous prenons le bateau et chacun gagnera son district respectif : si nous nous reverrons, ce ne sera que dans plus d’un an !
Photo du groupe d’Info & Elec dans les Vosges !
Toutefois, les deux dernières semaines en métropole me parurent un peu longues, d’une part par l’accumulation d’information qui commençait à devenir indigeste et d’autre part à cause de l’impatience grandissante à l’approche du départ pour l’île de la Réunion. Pour ces formations, nous retournâmes dans le Bas-Rhin. Au programme : magnétisme terrestre et étude des colonies de manchots royaux. Dans les deux cas, la théorie laissa rapidement de la place à de la pratique, avec pour la première la réalisation de mesures absolues du champ magnétique terrestre (On parle de “mesabs”) et la seconde la configuration d’équipement d’identification des manchots. Les mesabs permettent de calibrer les équipements de mesure sur la base, ce qui doit être fait très régulièrement : au moins une fois par jour ! Notre aide est également requise pour l’étude des colonies de manchots royaux, car des suivis de populations passent par différents équipements électroniques et informatiques pour la collecte des informations. Une formation technique donc, mais dont le fond est très intéressant, car bien éloigné de nos domaines de compétences originaux.
Mon binôme en train d’effectuer une mesabs à l’aide d’un théodolite amagnétique.
Il est difficile de dire si l’on se sent près pour tout ce qui nous attend après ce mois et demi de formation, mais ce qui est sûr, c’est que notre impatience a été décuplée par les sujets que nous avons étudiés. Nous avons aussi acquis une certaine confiance sur nos capacités à résoudre les problèmes que nous rencontrerons une fois perdus au milieu de l’océan oriental.
Voyage à la Réunion
Le bateau qui nous amène aux Kerguelen, le Marion Dufresne, part de l’île de la Réunion et passe par l’archipel Crozet avant de nous déposer à destination. Le voyage commence ainsi à proprement parler par le trajet de la métropole vers La Réunion, réalisé en avion une semaine avant le départ du bateau. C’est donc à ce moment que se sont fait les au revoir à mes proches, forcément avec un peu d’émotions face aux treize mois qui nous séparent de mon retour. L’anticipation du départ est due à notre ultime formation qui à lieu sur l’île Bourbon : deux jours de formation sur les techniques de bases pour le déplacement et le secours en zone montagneuse. En effet, les VSC Info & Elec sont amenés à assister les différentes sorties sur l’archipel. Ces sorties, appelées manip’, se font uniquement à pied et demande de connaître (et avoir pratiqué) les différentes techniques pour les déplacements en falaise ou forte pente : rappels, mouflages, encrages, etc.
En plus de cela, on nous a également fait pratiquer les différentes solutions d’évacuation dans le cas d’un blessé en milieu isolé. Ici, pas de 15 ni de PGHM, il faut donc remonter la victime à la main et c’est une sacrée histoire ! C’est une opération, heureusement rare, coordonnée par le médecin ou le chef centrale et qui mobilise de nombreuses personnes. Dans notre cas, nous pourrions être amenés à assister ce type d’intervention, ce que nous avons pratiqué sur un cas exemple le dernier jour. Dans tous les cas, nous aurons des exercices réguliers une fois sur les îles.
Ces formations terminées, il nous reste un dernier week-end pour profiter de l’île de la Réunion, alors on a repéré quelques jolis coins avec l’ensemble des VSC présents pour profiter de nos derniers jours de civilisation. Le départ est de plus en plus proche et tout le monde est animé par la même hâte de rejoindre le Marion. Demain, je serai sur le bateau et, à écrire cette phrase, je ne sais toujours pas si je réalise vraiment ce que je vais vivre. Ça me parait si fou !
Départ pour les îles de la désolation
Fixé à 31 octobre 2023, l’appareillage du Marion Dufresne annonce les prémices d’un long voyage de 12 jours qui aboutira pour moi sur les “îles de la désolation”, surnom affectif donné aux Kerguelen. Durant le trajet, pas de communication ni d’Internet, mais vous pouvez suivre la position du bateau en temps réel sur le site de Marine traffic. Je vous parlerai de cette odyssée dans un prochain post !
Panneau d’affichage sur le Marion Dufresne.